De Standaard : « Mon loisir, c’est le débat. La pensée critique, il n’y a pas de temps pour ça à l’école. »

Nos jeunes de plus de douze ans n’ont pas pu venir à Debateville depuis presqu’un an. C’est pourquoi, à la fin du mois de juin, nous avons organisé une journée de retrouvailles. Le journaliste Klaas Maenhout de De Standaard est venu capturer cette merveilleuse réunion et en a fait un beau reportage.

Lisez l’article entier ici.

Bruxelles est-elle une ville dangereuse ? « Oui, parce que je suis parfois harcelé dans le parc », « Non, parce que de nombreuses nationalités différentes vivent ensemble, il y a peu de racisme », « Oui, parce qu’il y a beaucoup de pickpockets ». Les arguments vont et viennent au cours d’un atelier de débat au Muntpunt de Bruxelles. Douze jeunes apprennent à débattre le mercredi après-midi via Debateville, une association qui veut donner la parole aux jeunes. Ou plutôt : ils développent les compétences nécessaires à cet effet de manière ludique.

« Le stress pendant les exposés ? C’est parti », raconte Mohamed Amine Azarkan (14 ans) de Laeken. C’est sa deuxième année à Debateville, et c’est clair. Avant de parler, il sépare le pour et le contre. Il construit son argumentation de manière soignée avec des « premièrement » et « deuxièmement » et parle clairement. Il gesticule avec ses mains. « Les sessions de débat ont leurs avantages », dit-il pendant la pause. « À l’école, je peux mieux m’exprimer, par exemple. »

Le slogan de Debateville c’est « ta voix, ta force ». « Nous voulons lutter contre les inégalités scolaires en rendant les jeunes résilients », déclare la fondatrice Sophie Buysse. Les inégalités en matière d’éducation sont incontournables à Bruxelles. Un jeune sur quatre n’atteint pas les compétences minimales nécessaires pour participer pleinement à notre société. Un jeune sur cinq quitte l’enseignement sans diplôme.

« Les jeunes parlent le néerlandais, apprennent à accepter la critique, entrent en contact avec d’autres opinions et développent des compétences sociales », explique le mentor Wassim Essebane, qui supervise la session en tant que bénévole. Il est étudiant en ingénierie commerciale et s’est passionné pour les débats ces dernières années. A Debateville, il veut partager cette passion et être un modèle pour d’autres jeunes bruxellois. « Nous ne voulons pas nécessairement livrer le prochain Obama ou Amanda Gorman. S’ils peuvent distinguer les faits des opinions et se débarrasser de leurs préjugés, notre mission est déjà accomplie. Nous voulons les rendre aptes à la vie. »